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Dans cette nouvelle interview du cycle «Femmes et eau», Lídia Piqué, directrice générale du groupe TecnoConverting Engineering, nous montre sa vision de la différence au niveau de l’égalité hommes / femmes dans le secteur de l’eau.

Question – Tout d’abord, nous aimerions connaître en détail votre parcours professionnel jusqu’au poste que vous occupez actuellement.

Réponse – J’ai reçu la majeure partie de ma formation à l’Université de Barcelone en gestion d’entreprise et marketing. Après avoir travaillé dans l’entreprise familiale pendant plusieurs années, j’ai été pendant 23 ans Manager d’une entreprise de chaudronnerie à Barcelone, jusqu’à ce que nous décidions de fusionner avec TecnoConverting Engineering. Nous avions tous les outils, les machines et les techniciens professionnels pour travailler correctement l’acier au carbone et l’acier inoxydable, tandis que TecnoConverting Engineering avait l’ingénierie et la R & D dans le traitement de l’eau, donc l’union était parfaite.

Au niveau de l’ingénierie il y a chaque jours de plus en plus de femmes ainsi que des chefs de chantier

Je suis actuellement Directeur Général du groupe TecnoConverting Engineering, qui possède des filiales au Portugal et en France.

Q.- Dans le secteur de l’eau, il existe encore un écart important entre les sexes. Selon vous, quel est le problème?

R. – La vérité est que personnellement, je n’ai pas tellement eu à subir cette différence. Au niveau de l’ingénierie, il y a de plus en plus de femmes, ainsi que des chefs d’usine. Il y a aussi de plus en plus d’hommes dans les services achats, logistiques ou administratifs. Peut-être que dans les postes de direction, je constate davantage cet écart, mais je n’ai pas vu cela parce que, étant une femme, j’ai reçu un traitement condescendant ou différent du traitement qui est donné à mes collègues. Bien sûr, je parle de mon cas au regard de mon expérience personnelle.

Q.- Est-ce que Tecnoconverting a des programmes et / ou des outils qui favorisent l’égalité et visent à combler cet écart?

R. – Je crois que les entreprises modernes, innovantes et internationales, telles que Tecnoconverting Engineering, apprécient et respectent chaque personne en fonction de leur contribution et de leur professionnalisme. Pour cette raison, nous n’avons aucun programme, car nos valeurs sont très claires à cet égard.

Il y a beaucoup d’entreprises et de secteurs qui ont encore ces vieilles valeurs et devraient sûrement étudier des mesures pour avancer et être une compagnie avec une plus grande égalité de genre.

Q.- Quelles autres mesures (à part celles envisagées par les entreprises) seraient, à votre avis, efficaces pour atteindre la parité dans le secteur de l’eau?

R. – Évidemment, nous sommes dans une société avec un contenu sexiste élevé et il y a certainement beaucoup d’entreprises de ce secteur qui ont toujours ces vieilles pratiques, celles-ci devraient sûrement étudier des mesures pour avancer afin de voir naitre une plus grande égalité entre hommes et femmes. Dans le secteur de l’eau, je n’ai personnellement pas connu autant d’inégalité. Je pense aussi qu’il est peut-être un peu difficile pour certaines entreprises ayant des mentalités passées à se moderniser quand la même réglementation étatique marque déjà ces différences, comme dans le cas des différences de rémunération entre autres.

Q.- Parlant à la première personne, quelles difficultés avez-vous rencontrées tout au long de votre carrière parce que vous êtes une femme?

R. – Quand je me suis retrouvé devant ce type de situation j’étais gestionnaire de l’entreprise de chaudronnerie. Étant un monde totalement masculin, voir une femme en plus jeune, j’étais parfois amené par certains clients à mettre mon professionnalisme à l’épreuve, en justifiant mes connaissances avec plus d’effort que si j’avais été un homme. En fin de compte, ce sont des situations spécifiques et vous ne pouvez pas les laisser vous affecter. Vous devez être professionnel, en toutes circonstances.

Q.- Quels autres défis pensez-vous qu’il est prioritaire de traiter dans le secteur?

Je crois que nous devrions juger par la connaissance et par la contribution aux projets, pas par le sexe.

R. – Dans le secteur de l’eau, si nous parlons de défis autres que la question qui nous concerne, je crois que cela a évolué à bien des égards, mais de nouveaux défis surgissent toujours. Je pense que les entreprises espagnoles sont des leaders mondiaux dans le traitement de l’eau et nous devons continuer à travailler dur pour continuer à l’être.

Q.- En revanche, quelles sont selon vous les plus grandes réussites du secteur?

R. – Le respect entre collègues de la profession est pour moi une valeur fondamentale, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. De mon expérience personnelle, le degré de respect et de collaboration dans ce secteur a toujours été à mon goût, je crois qu’il devrait être jugé par la connaissance et par la contribution aux projets, pas par le genre.